Tribunes

FACE A UN MONDE COMPLEXE, UNE ECOLE DU DISCERNEMENT
Toutes les langues du monde –je dis bien toutes- possèdent cette capacité d’aller « plus loin que l’œil » ; toutes ont pour ambition de porter en effet la pensée de celui qui parle ou écrit bien au-delà du spectacle banal que le monde impose à ses yeux. Le pouvoir du Verbe libère ainsi l’Homme de la tutelle de l’évidence : il lui permet d’imposer son intelligence au monde et de combattre ainsi la dictature des apparences. A tous les élèves, y compris aux plus fragiles -j’oserais dire surtout les plus fragiles- l’Ecole apprendra que le « pensé » doit l’emporter sur le « perçu ».
Par Alain Bentolila – 26/03/2025

TRUMP : Le résultat d’un abêtissement
La question que je veux poser dans cet article est la suivante : « Comment un peuple, qui a le rare privilège de posséder les universités aussi exceptionnelles que MIT, Harvard, Stanford, Yale et quelques autres, a bien pu élire à plus de 58% un président inculte et affabulateur et qui ne s’en cache pas ? ».
Aux Etats Unis, alors que quelques universités de renom se disputent les premières places du palmarès mondial des meilleurs établissements, l’Ecole primaire américaine a été abandonnée à une lente déliquescence jusqu’à atteindre un degré de médiocrité qui, dans certains états, est proprement effarant.
Par Alain Bentolila – 24/03/2025

LAVRAIE MENACE DE CHAT GPT : LA FIN DE L’ECRITURE
Lire et écrire constituèrent la magnifique réponse à la question que les hommes ont mis des centaines de milliers d’années à oser formuler : « QUE SUIS-JE ? ». Cette question, qu’ils ont si longtemps tenté d’occulter dans la griserie de l’immédiate réaction, n’a pu émerger du plus profond de leur intelligence collective que lorsqu’ils osèrent mettre en mots, en une même affirmation, leur conscience d’Être et la certitude de devoir, un jour, n’être plus. Si la création de l’écriture a été si tardive dans l’histoire de l’humanité (il y a quelques milliers d’années seulement), alors que la construction du langage était depuis longtemps engagée, c’est sans doute parce qu’il a fallu du temps pour que le besoin d’assurer une continuité spirituelle se manifestât au sein d’une intelligence humaine osant enfin regarder la mort en face.
Par Alain Bentolila – 15/02/2025

C’EST QUOI ÊTRE FRANÇAIS ?
La question posée par François BAYROU est nécessaire. Elle risque cependant de susciter des réponses hétéroclites, principalement nourries de stéréotypes historiques, de souvenirs musicaux et de goûts culinaires, qui appartiennent bien sûr à notre imaginaire national. Mais plutôt que de tenter de dresser une liste sans fin dans laquelle Roland de Roncevaux le disputerait au cassoulet, et Edith Piaf à Victor Hugo, je préfère tenter de fonder notre identité nationale sur la capacité de chaque citoyen d’établir une claire hiérarchie entre : les valeurs universelles, les propriétés nationales, et les appartenances culturelles, confessionnelles et ethniques.
Par Alain Bentolila – 08/0/2025

COMMENT NOS ELEVES ONT EFFACE LE SENS DE L’HISTOIRE
Un après-midi de la fin du mois de janvier, à Créteil. Je suis dans une classe de sixième, invité par un professeur d’histoire de mes amis. En ce jour anniversaire de la Shoah, ce jeune enseignant a décidé de rappeler très factuellement ce que fut « la catastrophe ». Il choisit de focaliser son récit sur le camp d’extermination d’Auschwitz.
Par Alain Bentolila – 05/02/2025